Proposition 1 : Construire un Etat stratège pour conduire la planification écologique

La transition écosocialiste nécessitera l’intervention du politique et le retour d’un Etat stratège, acteur dans l’économie. La politique industrielle que nous mettrons en place est l’un des outils qui permettra cette transition du tissu productif français. La crise économique que subissent les économies développées depuis plus de 30 ans est également une crise du modèle productif. Notre niveau de développement élevé nous oblige à penser la bifurcation vers un autre système. Nos sociétés, qualifiées par certains de « post-industrielles », manquent cruellement de perspectives alternatives de développement.

Plutôt que de se laisser endormir par les théoriciens du « déclin français », nous proposons pour la France, et s’ils le souhaitent pour nos partenaires européens, d’engager une bifurcation technologique de type écosocialiste. Une manière de le faire est de redonner un positionnement « industriel » à l’Etat qui doit pouvoir intervenir directement sur les structures de production et non uniquement au travers d’incitations fiscales. L’usage du terme « industriel » ne signifie pas qu’il faille se concentrer exclusivement sur le secteur manufacturier. Il nous faudra au contraire anticiper les besoins et les opportunités de notre économie et du reste du monde pour les prochaines décennies afin d’y consacrer en France les ressources publiques nécessaires.

Ce programme impliquera des nationalisations, des socialisations des moyens de production, un fort encadrement public et des politiques de subventions sur les secteurs clés de la transition : l’économie de la mer, les transports, la transition énergétique, les services de santé, du savoir et de l’éducation. Nous proposons de remplacer les politiques dites horizontales de la Commission Européenne (tournées exclusivement sur le « business climate ») par des politiques tournées vers la nécessaire planification écologique de notre économie : la maîtrise de processus industriels à plus long terme, plus économes, plus efficients, plus respectueux de l’environnement.

Pour penser la relocalisation des activités industrielles, il faudra cibler plus fortement l’industrie globale, fortement contributrice dans la balance commerciale (Airbus, les logiciels permettant la conception assistée par ordinateurs, etc.). L’indépendance économique est un enjeu démocratique. L’équilibre de la balance du commerce extérieur (défini comme les exportations moins les importations) est révélateur de la souveraineté d’un pays : plus le déficit commercial d’un pays s’accroit, plus celui-ci devient dépendant de ses partenaires commerciaux. Or sans industries comme l’automobile, l’aéronautique, le ferroviaire, l’électronique, les produits logiciels, la chimie ou la pharmacie, l’équilibre n’est pas possible (voir nos propositions sur le « Protectionnisme solidaire » ci-après).


Pour aller plus loin :