Proposition 3 : L’économie de la mer, horizon politique de développement

Laisser au marché le soin de commander la demande, c’est s’interdire de peser sur le choix des activités à développer. La relance ne doit pas être aveugle. Elle doit partir d’un volant d’entraînement par des activités choisies qui, à leur tour, opèrent une sélection de demandes. Notre scénario de relance est donc sélectif. L’entrée en mer, par exemple, consistera à organiser les filières en lien avec la maîtrise de la présence humaine en mer. La filière mer couvre un champ très large d’activités : recherche et developpement, construction et déconstruction navale, algoculture, pisciculture, biotechnologie, énergie, tourisme bleu, et ainsi de suite. L’impact de la relance traverse tous les secteurs et toutes les régions. Exemple simple : à supposer que l’on puisse en installer beaucoup, les hydroliennes consomment des aciers fins et caractéristiques qui se fabriquent à Florange. L’effet d’entraînement (spillovers technologiques et effet du multiplicateur keynésien) traversera tous les métiers. Car l’investissement et les payes distribuées finissent par atteindre tous les compartiments de l’activité jusqu’au secteur des services.

La relance écosocialiste s’exprimera donc à travers des investissements dans l’économie de la mer. La souveraineté en mer permettra l’industrialisation. Pour garantir la souveraineté de notre approvisionnement, nous devrons utiliser l’arsenal législatif existant. Nous étendrons la loi de 1992, qui fixe un quota minimum d’importation de pétrole brut sous pavillon français. Cette loi doit s’appliquer aux produits raffinés et le quota déjà fixé doit être relevé. Cela suppose que nous soyons capables de construire, réparer, démonter et recycler nous-mêmes les navires affectés à cette tâche. Le tout, cela va de soi, dans des conditions sociales et écologiques de haut niveau dont nous sommes capables.


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