Proposition 5 : Instaurer un Indicateur de Progrès Humain (IPH) pour l’évaluation des politiques publiques

La transition sociale et écologique que nous défendons ne peut se résumer en un index statistique simple comme le PIB, tant elle ambitionne de refonder profondément le système économique du pays en rompant avec le libéralisme. Le bien-être ne peut être mesuré à l’aune d’une conception marchande et purement monétaire de la richesse qui ne tienne pas compte de la diversité des êtres humains et de l’équilibre des écosystèmes. Non seulement le PIB n’est pas le seul indicateur de la richesse, mais il est sans doute l’un des moins pertinents. Les accidents de voiture, la publicité pour jouets sexistes, les portes blindées pour protéger les hauts patrimoines, les tasers pour réprimer les jeunes des banlieues pauvres, concourent tous à augmenter le PIB, et diminue pourtant la qualité de nos vies. En outre le PIB ne dit rien de la répartition des richesses produites et il omet l’essentiel des effets sociaux qui permettent le bien-être d’une population (culture, santé, éducation, participation à la vie publique…). Dès lors, la préparation puis l’exécution des budgets doivent impliquer, simultanément à la publication des comptes économiques de la nation, celle de comptes sociaux et environnementaux. Elles seront aussi évaluées à l’aune d’un Indicateur de Progrès Humain (IPH) permettant de mesurer au mieux la richesse réelle en prenant compte ses composantes non monétaires. Cet indicateur prendra en compte la préservation de l’environnement (consommation d’énergie, règle verte, émissions de déchets, état des écosystèmes), la réduction des inégalités (degrés de dispersion et de concentration des revenus et du patrimoine, égal accès aux services fondamentaux comme l’éducation et la santé, égalité salariale entre les hommes et les femmes…), du bien-être individuel (accès à une alimentation de qualité, espérance de vie en bonne santé, satisfaction des besoins essentiels en matière de soins, d’éducation, de logement, condition de travail, accès aux loisirs et à la culture, taux de suicide), de l’harmonie sociale (accès à la prise de décisions, participation à la vie sociale, démocratie dans l’entreprise, mixité dans l’habitat).