Proposition 18 : Emplois publics et relance de l’activité

La création rapide de millions d’emplois est possible en activant différents leviers. Il faudra notamment créer un million d’emplois publics, relancer l’économie par la demande et reconstruire de manière volontaire le tissu industriel.

La création d’emplois publics peut se faire en deux temps. Dans un premier temps, il faudra revenir sur les 190 000 suppressions de postes de fonctionnaires effectuées depuis Sarkozy (150 000 postes supprimés par la droite et pas moins de 39 000 en deux ans de présidence Hollande) et titulariser les 800 000 salariés précaires de la fonction publique. Il faudra ensuite cibler sur 5 ans la création de plusieurs centaines de milliers de postes de fonctionnaires, en assurant un recrutement progressif et en garantissant une formation de qualité. Des besoins énormes existent dans tous les secteurs de l’économie : dans les crèches et les écoles, dans les hôpitaux, dans le service public de la justice, dans la police mais aussi les services fiscaux, dans le services des douanes, dans l’inspection du travail, dans le service public de l’emploi, dans l’enseignement supérieur et la recherche, le réseau diplomatique, l’aménagement territoire, l’éducation populaire… Une politique d’emplois publics serait plus efficace et moins couteuse pour l’Etat que les allègements de charges non ciblés accordés depuis 30 ans sans aucune contrepartie. Cette politique viendra donc progressivement s’y substituer.

Par ailleurs, une relance de l’économie par la demande impliquera la hausse des salaires et des minima sociaux, la fin du gel des salaires des fonctionnaires et le rattrapage sur l’inflation depuis 2000 via une refonte de la grille des échelons. À titre d’exemple, le SMIC à 1700 euros que nous proposons permettra au total une distribution de salaire de 20 milliards d’euros supplémentaires pour les catégories populaires ; la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires représenterait une augmentation de la consommation à hauteur de 10 milliards d’euros. 240 000 emplois supplémentaires pourraient être ainsi créés en quelques mois.

La reconstruction du tissu industriel passera, quant à elle, par un investissement public massif afin d’appuyer la relance de l’activité. Ainsi, la construction de 200 000 logements, majoritairement destinés à l’habitat social, chaque année afin de répondre aux besoins de la population, permettrait, selon la Fédération Française du Bâtiment, de créer plus de 100 000 emplois. L’ouverture de 100 000 nouvelles places en crèche et le développement des transports collectifs permettront également la création d’un nombre conséquent d’emplois.

La reconstruction d’un tissu industriel diversifié suppose également une planification écologique qui soit appuyée sur la redéfinition des filières industrielles prioritaires en vue répondre à des objectifs sociaux et environnementaux. Ainsi, la transition énergétique s’appuyant sur les investissements dans le secteur des énergies renouvelables, la remise aux normes énergétiques des bâtiments, le développement de la géothermie, permettrait de créer plus de 700 000 emplois selon le scénario Négawatt. Le développement d’un nouveau modèle agricole permettrait, selon la confédération paysanne, la création de 300 000 emplois supplémentaires. Enfin le soutien au développement de l’économie sociale et solidaire permettra de combler les 150 000 postes vacants dans ce secteur. Le développement de l’économie de la mer permettra, de son côté, de créer plusieurs centaines de milliers d’emplois. Cette politique de transition énergétique créatrice d’emplois nécessitera une protection solidaire des activités concernées le temps nécessaire à leur développement.