Proposition 19 : Droit opposable à l’emploi

Dans une situation de stagnation du chômage à des niveaux inouïs, avec plus de 5 millions d’inscrits à Pôle emploi, seule une action forte de la puissance publique peut remédier au sous-emploi systémique.

En effet, non seulement le chômage est utile à la bourgeoisie française (il permet de réduire les salaires des actifs occupés), mais notre capitalisme austéritaire est incapable par les lois du marché d’assurer un équilibre en terme d’accès à l’emploi. La spirale de récession bloque tous les employeurs, qui craignent de mettre la clé sous la porte, alors que la solution consisterait à donner massivement du travail pour relancer la consommation populaire. Une chaîne d’anticipations négatives interdit de voir qu’après l’embauche, et le déficit provisoire, viennent les carnets de commande et la production.

Par ailleurs, le chômage de longue durée coûte plus cher que des emplois publics, puisqu’on rémunère des individus pour une recherche d’emploi, au lieu de les rémunérer pour une production. En outre, la déqualification propre à la cessation contrainte d’activité, et tous les coûts induits en matière de santé (troubles psychologiques, somatisation, surexposition des chômeurs aux accidents de voiture…) permettent, une fois agrégés, de comprendre le coût exorbitant du chômage. Nous payons, pour que des individus ne travaillent pas, et permettent aux grandes entreprises d’augmenter leurs marges en faisant du chantage au licenciement.

Pourtant, une solution existe : le droit opposable à l’emploi, en vertu duquel tout chômeur, après 6 mois d’inscription, aurait le droit à un bilan de compétences et la création d’un emploi public (hors emplois réservés aux concours) ou parapublic (par voie de contrat partagé : 6 mois de rémunération par le public avec 2 mois pour l’employeur s’il désire se rétracter, puis obligation d’embauche avec pénalités dégressives en cas de licenciement) reposant sur ses compétences. Il sera également possible d’orienter les chômeurs vers un incubateur de coopératives mettant en lien les individus aux compétences similaires au niveau départemental, avec un accompagnement juridique et financier pour créer une coopérative de production.