Proposition 26 : Mise en place d’une politique commerciale stratégique
A l’opposé des négociations en cours devant conduire à l’instauration d’un Grand Marché Transatlantique (GMT), nous défendons la mise en place en France et en Europe d’une nouvelle politique commerciale stratégique permettant le développement de secteurs économiques d’avenir. Cette politique commerciale stratégique aura pour objectif de restreindre les possibilités de dumping lors de la période de transition de notre système productif par la mise en place de « contributions compensatrices » aux frontières tenant compte des normes sociales, environnementales et sanitaires de notre économie (voir proposition 2). Elle aura pour objectif de protéger de la concurrence internationale les secteurs clés de la transition écosocialiste, le temps nécessaire à leur développement.
Les fondements théoriques de cette politique s’inspirent (entre autres) des récentes recherches de l’économiste Paul Krugman au sein de la Nouvelle économie commerciale (« New Trade Theory ») et de la théorie du « Big Push » industriel (Rosenstein-Rodan, Rodrik). Avant toute intervention de l’État dans un secteur, un diagnostic précis du mode de concurrence sera effectué. Loin de chercher à tout prix la concurrence internationale entre les économies nationales, nous commencerons par évaluer les besoins de notre tissu industriel. C’est dans ce cadre que nous développerons des partenariats commerciaux ciblés.
Par exemple, dans les années 70, le Japon s’est lancé dans une politique de soutien aux semi-conducteurs dans le but de concurrencer les États-Unis, alors en position de monopole sur ce marché. Par des taxes sur les importations, le Japon a protégé son marché intérieur laissant ainsi le temps de se développer aux firmes japonaises produisant de la mémoire RAM. Cette politique a eu pour effet de faire chuter la part de marché des États Unis sur ce secteur de 70% à 20% entre 1978 et 1986 tandis que la part de marché du Japon passait, elle, de 30% à 75%.