Les citoyens ne doivent pas rester en dehors des débats économiques !

Formation Nolwenn

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Loi Macron, hausse du chômage, dette grecque…les questions économiques sont au cœur des enjeux contemporains, mais sont trop souvent laissées aux "experts". Il est nécessaire de remettre ces questions au cœur des débats démocratiques, et la commission économie du PG y travaille actuellement en structurant et en développant les formations aux questions économiques pour les militants et les sympathisants. 

Les questions économiques sont au cœur des enjeux démocratiques

Depuis quelques décennies, et encore plus depuis le début de la crise financière de 2008, les questions économiques sont omniprésentes. Loi Macron, hausse du chômage, dette grecque… pas un jour ne s’écoule sans l’arrivée d’un nouvel enjeu économique majeur dans les médias ou à l’assemblée.

C’est une bonne chose que les questions économiques prennent de la place dans la sphère publique. La répartition des richesses, les choix de modèles économiques, les modalités de notre engagement dans la transition énergétique ne sont que quelques exemples des enjeux très importants pour lesquels l’apport des économistes et de l’analyse économique est nécessaire.

La question de la dette, par exemple, est un enjeu d’une importance considérable pour le débat public. Alors que des économistes prônent une réduction des dépenses de l’Etat permettant de rembourser la dette, d’autres mettent en avant l’importance de se focaliser sur la demande en temps de crise économique, et donc de ne pas se focaliser sur le remboursement de la dette mais sur la relance de l’activité.

Certaines analyses prennent le problème à travers une autre perspective et montrent en quoi la dette française est due à une baisse des recettes de l’Etat, due elle-même notamment aux cadeaux fiscaux. Enfin, l’apport des sciences sociales dans leur ensemble permet par exemple de comprendre en quoi le recours aux marchés financiers est un choix politique, auquel auraient pu se substituer d’autres mécanismes de financement.

Ces débats, et plus généralement la démocratisation de ces enjeux sont nécessaires. Tous ces éléments devraient ainsi permettre aux citoyens de savoir dans quelles conditions la dette a été contractée ; qui sont les détenteurs de la dette ; de déterminer les modalités de son remboursement ou de son non-remboursement ; et dans le cas d’un remboursement de déterminer quels revenus ou quels patrimoines doivent être mis à contribution.

Les débats économiques ne doivent pas être laissés aux experts

Si cet aperçu de ce à quoi pourrait ressembler un véritable débat public sur les questions relatives à la dette est évident, force est de constater que le traitement des enjeux économiques se fait dans des conditions biens différentes.

Bien sûr, la question du pluralisme dans la recherche et dans la formation des économistes est cruciale, comme cela a été mis récemment en avant par les contributions de mouvements d’étudiants et de chercheurs pour le pluralisme dans l’enseignement et la recherche en économie. Il est ainsi important que la sphère universitaire reste un lieu de débats en économie.

Mais, plus globalement, il est fondamental de ne pas s’arrêter au discours des « experts » en économie. Ainsi, la sphère politique et médiatique est structurée par un ensemble de pseudo-experts et de discours qui font apparaître les questions économiques comme nécessitant des compétences particulières ; comme étant des questions de haut niveau, accessibles seulement à ceux qui ont la compétence et les savoirs techniques pour les traiter.

Ces experts sont à tous les niveaux. On les retrouve dans les médias, auprès des politiques, mais ils sont également ceux qui construisent les indicateurs sensés guider nos politiques publiques. L’indicateur du PIB, par exemple, a pris une grande importance dans nos vies quotidiennes, il est devenu l’indicateur ultime de toute politique publique, sans que sa signification et sa construction ne soient discutées avec les citoyens ; alors que celui-ci est largement insuffisant, et complètement incapable de nous emmener vers la transition énergétique.

Comme les « experts » qui les utilisent, les indicateurs ne sont donc pas neutres, leur construction et leur choix guident l’action des politiques. Ce n’est pas un hasard, si le Medef a lancé la semaine dernière sa « météo de l’éco », un ensemble d’indicateurs soigneusement choisis par le patronat pour imposer un discours de compétitivité et de concurrence vis-à-vis des autres partenaires européens.

La commission économie structure et développe les formations aux questions économiques

Pour convaincre de l’importance de construire d’autres politiques économiques, il est donc important pour les militants de gauche de dépasser cette « boîte noire » de l’économie, laissé aux technocrates en tout genre. La transformation sociale ne passera ainsi que par une réappropriation politique des enjeux économiques, à travers laquelle l’ensemble des enjeux économiques seront débattus en tant que questions profondément politiques.

Ainsi, les questions relatives à la dette, par exemple, ne doivent pas s’arrêter à ce que les pseudo « lois de l’économie » nous imposent, mais à ce que nous voulons, nous citoyens, faire de notre dette publique. Il en va de même pour tous les autres débats économiques. Nous devons ainsi pouvoir ramener les questions présentées actuellement comme « techniques » à des enjeux politiques : souhaitons-nous travailler plus, ou moins ? souhaitons-nous nous battre avec nos « concurrents européens », ou favoriser une amélioration des normes sociales dans l’ensemble de nos pays ? Est-ce ce que seule la richesse monétaire, à travers le PIB, doit rester le but ultime de nos politiques publiques, ou voulons-nous aussi prendre en compte les critères écologiques ou encore par exemple la participation des citoyens aux débats publics ?

Pour la commission économie du PG, cela passe par l’éducation populaire aux questions économiques, qui permettrait à chaque citoyen de dépasser la barrière technocratique construite autour des questions économiques.

Il ne faut cependant pas confondre cette volonté avec celle des ultra-libéraux qui de plus en plus souhaitent nous apprendre comment doit fonctionner le marché, et ce dès l’école primaire, avec des programmes visant à apprendre les « lois de l’économie » aux enfants.

Au contraire, nous pensons qu’il est nécessaire de donner les bases nécessaires pour déconstruire les débats économiques.

Cela nécessite de comprendre les théories économiques alternatives, comme celles proposées par les économistes « keynésiens » ou « marxistes », mais cela demande aussi de comprendre les théories économiques dominantes, à partir desquelles sont construites la majorité des analyses, comme la théorie « néoclassique ». Il est en effet indispensable de ne pas s’arrêter à des théories économiques alternatives, très souvent isolées, sans être capables de les défendre dans l’environnement médiatique actuel. Nous devons ainsi percer les barrières qui protègent le débat économique des citoyens en comprenant comment elles sont construites.

Dans cette logique, et après plusieurs années d’expérience dans ce domaine, la commission économie a décidé de structurer et de développer ses formations. Ainsi, les 7 et 8 février dernier avait lieu à Paris le premier weekend de formation entièrement dédié aux questions économiques ; traitant de 6 thématiques allant de l’euro à la dette, en passant par les inégalités. L’ensemble des supports de ces formations, et même quelques vidéos, sont ainsi disponibles sur le site à partir d’aujourd’hui.

L’objectif de la commission économie est d’étendre ces formations auprès du plus de militants et de sympathisants possibles, et ce partout en France. Si vous souhaitez organiser ce type de formations dans votre région, ou que vous avez vous-même une expérience dans la formation aux questions économiques, n’hésitez pas à prendre contact avec la commission.

L’ensemble des formations réalisées par la commission économie du PG lors du weekend des 7 et 8 février sont disponibles ici.

Quentin Brunaud, Commission économie du PG

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