L’austérité amplifie la misère
Les gouvernements Fillon, Ayrault ou Valls ont beau prétendre agir pour les plus modestes, leur pratique zélée de l’austérité et du libéralisme sèment la misère et engendrent des drames sociaux.
Les annonces récentes de Valls concernant la création d’une prime d’activité pour les travailleurs modestes s’inscrivent dans un plan de démantèlement du système social français. Les pires poncifs libéraux continuent à guider les politiques sociales. Le principe qui fonde cette prime d’activité stipule qu’il faut inciter les salariés à travailler plus pour sortir du chômage (!). En réalité, c’est une véritable subvention au temps-partiel et un substitut public aux bas salaires des entreprises. Pour améliorer le niveau de vie des travailleurs modestes, la seule mesure efficace est l’augmentation du Smic.
La nouvelle prime d’activité correspondra d’une part à une suppression de la prime pour l’emploi qui était un crédit d’impôt aux montants certes faibles mais dont beaucoup de contribuables bénéficiaient. Et d’autre part à un renforcement du RSA-activitié dont le fort taux de non-utilisation démontre que l’incitation au travail ne repose sur aucune réalité empirique. Le gouvernement espère même qu’à peine la moitié des personnes éligibles demanderont cette prime ! Il s’agit donc de faire des économies sur le dos des classes moyennes et modestes et d’en distribuer un peu pour les plus pauvres.
Depuis 2001, le nombre de sans-abri a augmenté de 44% pour dépasser les 140 000 en 2012. Les effets néfastes des politiques décidées à Bruxelles et appliquées par Bercy cassent les derniers filets de sécurité de notre système de protection sociale. En novembre 2014, on peut estimer que plus de 40 000 personnes ont sollicité le 115, soit plus de 1500 par jour, dont plus de la moitié n’a obtenu aucune prise en charge, principalement en raison du désengagement des pouvoirs publics. Le nombre d’allocataires au RSA (ancien RMI) a cru de 7% en 2012 et 6% en 2013.
La pauvreté ne se combat pas avec des annonces et des coups de communication. Elle s’affronte avec des moyens. En 2013, plus de 450 personnes sont mortes dans la rue. Un Français sur quatre a dû renoncer à consulter un médecin pour raisons financières. D’après l’Insee, le taux de pauvreté s’élève à 14%, c’est 60% du niveau de revenu qui partage la population entre la moitié des plus pauvres et la moitié la plus riche. Voilà le réel bilan des droites qui nous gouvernent depuis 15 ans.
Boris Billa
Article paru dans À Gauche (n°1427 du 13 mars), l´hebdomadaire du Parti de Gauche
Laisser un commentaire