Non à la fermeture du CEE !

emploi

L’annonce par le gouvernement d’une prochaine fermeture du Centre  d’Etudes de l’Emploi (CEE) témoigne de l’amateurisme, de l’improvisation et des convictions libérales du gouvernement Valls.

Prise sans concertation, la décision sera finalisée aujourd’hui dans une dernière réunion à Matignon. La mise à mort s’accompagne d’un projet absurde de fusion avec un laboratoire du Centre National des Arts et Métiers qui empêchera  le détachement d’universitaires. Elle montre quelle vision de la recherche et de l’emploi entretiennent les ministères.

Le CEE est un établissement public de recherche unique en France. Reconnu par le CNRS, il unit des chercheurs issus de diverses disciplines : sociologie, économie, droit, démographie… Leurs parcours sont également variés, provenant de l’université, de la statistique publique ou des administrations. Ces chercheurs se livrent depuis des décennies à des analyses des politiques d’emploi, françaises ou étrangères. En outre, le CEE a toujours tenté de produire des informations accessibles et synthétiques, pour le grand public. Il s’agit d’un atout fort dans la crise de l’emploi, dont les travaux étaient jusqu’à présent ignorés. Un quart des chercheurs avaient été supprimés en trois ans. Au lieu de prendre en compte les travaux des 29 restants, le gouvernement passe à la vitesse supérieure pour les liquider. 

La logique de l’austérité est implacable : des motifs de réduction budgétaire conduisent à liquider le CEE, ce qui privera la recherche sur l’emploi d’atouts précieux et de connaissances de pointe. Sans ces dernières, le gouvernement sera obligé de se tourner vers des cabinets privés, qui factureront à prix d’or leurs analyses – dénuées de toute rigueur académique. Il faudra choisir entre des cabinets sans imagination et chers, ou bien un abandon des études sur l’emploi. Les 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi apprécieront.

Emmanuel Macron peut se frotter les mains. La recherche indépendante sur l’emploi périt, et les Macronades pourront prospérer sans étude préalable ou débat public. Après avoir tordu le bras aux élus du peuple, le gouvernement tente d’éliminer préventivement tout espace de discussion. La courbe du chômage s’inversera d’elle-même – et si elle ne coopère pas, mieux vaut que personne n’en témoigne. François Rebsamen arrêterait peut-être d’évoquer les emplois non-pourvus, qui n’existent que dans sa tête, s’il prenait connaissance des études du CEE. La Commission Economie du Parti de Gauche s’engage à lui en fournir une version abrégée, s’il le désire.

 Nous incitons les citoyens à une lecture attentive, pendant qu’il en est encore temps, de la documentation du site. Les 4 pages Connaissance de l’Emploi (http://www.cee-recherche.fr/publications/connaissance-de-lemploi), les documents de travail (http://www.cee-recherche.fr/publications/document-de-travail) et les rapports de recherche (http://www.cee-recherche.fr/publications/rapport-de-recherche) constituent, dans l’ordre croissant d’accessibilité, des repères solides pour comprendre le marché du travail et les trajectoires d’emploi.

Commission économie du Parti de Gauche.

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