Nouveau « plan d’aide » à la Grèce : quand le délire devient hystérie
Mardi 11 aout, les négociations entre Alexis Tsipras et ceux qu’on appelle cyniquement ses « partenaires » ont abouti à une nouvelle proposition d'accord devant permettre le versement d’une aide de 82 milliards d’euros à la Grèce.
Le déblocage de ces fonds est toutefois soumis à la mise en œuvre de 35 mesures supplémentaires, jusqu’alors absentes de l’accord imposé au peuple grec au mois de juillet. Alors que les réformes exigées au mois de juillet étaient déjà délirantes (pour mémoire, on demandait par exemple la libéralisation du marché du lait et des boulangeries), les nouvelles exigences du Quadrige (Troïka + Mécanisme Européen de Stabilité) témoignent, s’il en était encore besoin, du dogmatisme politique et de l’aveuglement économiques de ceux qui n’ont d’autre objectif que la mise en échec d’une politique alternative en Europe.Il n’est même pas sur, par ailleurs, que cela suffise puisque Berlin n’a pas encore, donné son aval et réfléchirait pour le moment, d’après Les Echos, à un crédit relais.
Les (ir)responsables européens se targuent pourtant d’avoir pris en compte la situation économique de la Grèce puisqu’au lieu d’exiger qu’elle dégage un excèdent budgétaire de 1% du PIB, ils lui concèdent du bout des lèvres la possibilité d’un déficit budgétaire de 0.25% du PIB. Cela, disent-ils, pour tenir compte de la récession qui frappe l’économie grecque dont ils prévoient une chute du PIB à hauteur de -2.3% pour l’année 2015. Mais c’est sans compter les effets récessifs du nouveau mémorandum qui vient d’être infligé à la Grèce et qui risque de provoquer une chute de 4 à 5 % du PIB supplémentaires.
Alors que la Grèce est à terre, que le pays sombre dans une profonde dépression économique, que les entreprises ne sont plus en mesure d’honorer leurs échéances ni même de régler leur salariés, que les ménages voient s’entasser les factures impayées… quelques apprentis sorcier continuent, avec une écœurante arrogance, à faire de la Grèce le laboratoire de leurs expériences explosives.
Preuve qu’en Grèce comme d’ailleurs dans d’autres pays européens dont la France, la crise est toujours bien là pour le grand bonheur de la finance et des spéculateurs. Il faut décidément rompre avec cette UE là.
Nolwenn Neveu, Secrétaire nationale du Parti de Gauche
A ce choléra, il faut préférer la peste d’une sortie de l’euro, à court terme, c’est terrible, mais c’est la seule façon pour la Grèce de restaurer sa souveraineté, qui n’existe plus. Il faut que le PG soit clair là-dessus : rien n’est possible dans l’euro !