Où sont les contreparties à la garantie de l’Etat ?
Le Parti de Gauche s’interroge sur ce modèle économique qui conduit un constructeur automobile à faire réaliser 40% de son résultat opérationnel par sa filiale bancaire pour ensuite appeler l’Etat à son secours.
Le gouvernement vient d’accorder sa garantie à hauteur de 7 milliards d’euros à la filiale financière du groupe PSA, groupe privé côté qui vaut moins de 2 milliards aujourd’hui, et est détenu à 25% par la famille Peugeot. Cette garantie permettra à la filiale PSA Finance de continuer à se refinancer sur les marchés (PSA Finance ne possède pas de dépôts bancaires) pour assurer son activité de prêts aux clients particuliers et aux concessionnaires, malgré la dégradation de la notation du groupe PSA.
L’Etat prétend offrir cette garantie pour maintenir l’emploi (plus de 2 600 salariés dans PSA Finance, dont plus de 800 en France), et afin de contribuer à la pérennité de la filière automobile française. Or, quelles contreparties l’Etat obtient-il de son engagement massif ? Aucune, sinon deux ridicules sièges au Conseil d’Administration (un représentant de l’Etat et un des salariés), et un comité de suivi de la garantie. Rappelons que si PSA fait défaut, ce seront les contribuables français qui payeront l’addition jusqu’à 7 milliards d’euros.
Le Parti de Gauche exige des engagements fermes et écrits en termes d’objectifs de maintien de l’emploi et d’investissement dans l’avenir de la filière automobile, de la part de la direction et de la famille Peugeot. Il apporte son soutien entier aux 8000 salariés du groupe menacés de licenciements.
Guillaume Etievant, président de la Commission économie
Jacques Généreux, secrétaire national à l’économie
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